Constipation

La constipation n’est pas seulement une question de transit lent : les définitions en sont très variables, mais l’élément constant est la gêne ressentie par le patient. Dans une véritable constipation, la fréquence des selles est le plus souvent faible (pas toujours!), et s’associe régulièrement à des épisodes de fuites de selles et/ou à une appréhension lors de la défécation. Ce dernier point est particulièrement important en pédiatrie : cette peur est liée à l’expérience de la douleur, et entretient la constipation. Ainsi, même chez un enfant ayant eu jusque là un transit très régulier, un épisode unique de douleur liée à des selles dures peut entraîner et pérenniser une constipation opiniâtre.  Ce symptôme est un motif extrêmement fréquent de recours aux consultations de gastropédiatrie. Il s’agit le plus souvent d’une constipation fonctionnelle, c’est à dire non due à une pathologie organique sous-jacente. Dans de très rares cas, la constipation peut être due à une malformation digestive et/ou neurologique (comme la maladie de Hirschsprung), ou encore à un déséquilibre hormonal (hypothyroïdie).

L’encoprésie correspond à l’émission de selles en dehors des toilettes. Lorsqu’elle est liée à la constipation, elle correspond aux fuites de selles et est liée au fait que le rectum, qui devrait faire office de « réservoir d’urgence », est ici plein en permanence. La sensibilité rectale est diminuée et des fragments de selles sont éliminés de manière passive, involontaire.

La prise en charge de ces situations repose sur l’association d’un traitement laxatif à la reprise de « bonnes habitudes ». Le traitement laxatif servira d’une part à vider le rectum de manière durable, permettant ainsi la récupération de la sensibilité, et d’autre part à empêcher toute douleur anale liée à des selles dures. Ceci, surtout chez le petit enfant, entrainera la perte progressive de tout comportement de rétention. La reprise de bonnes habitudes consistera d’une part en un régime alimentaire équilibré, avec des apports en eau suffisant. D’autre part, l’enfant devra apprendre -ou réapprendre- à aller aux toilettes lorsqu’il en ressent l’envie, et notamment après les repas (phase de mise en route de la motricité digestive). Les parents jouent ici un rôle primordial, par l’incitation dont ils feront preuve auprès de leur enfant, sans forçage. Une aide psychologique peut être nécessaire, lorsque la constipation a entraîné des conflits intrafamiliaux importants, ou quand elle est responsable d’une souffrance sociale importante chez l’enfant. 

Des examens complémentaires sont parfois nécessaires, soit pour rechercher une affection sous-jacente, soit pour compléter le bilan de la constipation (manométrie anorectale, examen radiologique).

Dr. Gaëlle LE HENAFF le 08/03/13

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