Les Maladies Inflammatoires Chroniques de l’Intestin (MICI)

DÉFINITION 

Les Maladies Inflammatoires Chroniques de l’Intestin (MICI) regroupent la Maladie de Crohn (MC) et la Rectocolite Hémorragique (RCH).

Les MICI touchent environ 200 000 personnes en France, essentiellement de jeunes adultes, avec une incidence croissante dans les pays industrialisés.

La cause en est actuellement inconnue, même si on pense qu’il s’agit d’une réponse inadaptée du système immunitaire digestif face à des éléments naturels, actuellement indéterminés.

SYMPTÔMES

La MC et la RCH présentent beaucoup de similitudes de symptômes  et de traitements : 

  • La MC touche 120 000 personnes en France. Elle peut atteindre toutes les parties du tube digestif, de la bouche jusqu’à l’anus, occasionnant une inflammation et/ou des ulcères, et parfois des fistules (trous à travers le tube digestif).
  • La RCH touche 80 000 personnes en France. Elle n’atteint que le colon et/ ou le rectum. Il existe également une inflammation et/ou des ulcères mais contrairement à la MC, les lésions sont continues d’un seul tenant, débutant toujours dans le rectum, et superficielles avec plus de saignements.

Les symptômes, en général invalidants, sont divers :

  • Douleurs abdominales
  • Diarrhées le plus souvent avec du sang ou des glaires
  • Amaigrissement
  • Fièvre
  • Fistules ou abcès de l’anus

Il existe parfois des symptômes extra-digestifs :

  • Douleurs articulaires
  • Aphtes dans la bouche
  • Oeil rouge et douloureux
  • Rougeurs et indurations de peau (souvent au niveau des jambes)

DIAGNOSTIC

Le diagnostic de MC ou de RCH est confirmé par des examens endoscopiques (coloscopies, fibroscopies ou capsules endoscopiques) qui permettent, pour la plupart, des prélèvements, et des examens radiologiques (entero-IRM ou enteroscanner).

Les symptômes évoluent par crises (entrecoupées de périodes de rémission) et nécessitent un traitement spécifique. En cas de crises trop fréquentes, un traitement de fond est nécessaire.

Plusieurs paliers de traitement existent en fonction de la gravité de la crise :

  • Pour les poussées peu sévères, on utilisera volontiers les 5-aminosalicylés (5-ASA) par la bouche ou par voie basse (suppositoires ou lavements)
  • Les corticoïdes sont réservés pour les poussées plus sévères
  • Lorsque les poussées sont trop fréquentes, on utilisera un traitement de fond : des 5-ASA en continu ou des immunosuppresseurs (Azathioprine ou Methotrexate)

Enfin, lorsque les traitements conventionnels sont inefficaces sur la fréquence des crises ou sur la gravité d’une crise, les biothérapies (anti-TNF) permettent d’éviter dans la moitié des cas, la chirurgie

En effet, la chirurgie est réservée à toutes les formes résistantes, et s’apparente à un geste de ‘sauvetage’ : dans la RCH, il s’agit le plus souvent de l’ablation du colon (colectomie), et dans la MC, une chirurgie segmentaire du tube digestif.

Docteur Jérôme BAROUK, le 10/04/2013

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